Le 20 janvier 1789
16H36 au château des Jarjayes :
« Oscar, je vais devoir bientôt y aller, est-ce que tu es sûr que tu ne veux pas que je reste ici. Tu as des invités et tu pourrais avoir besoin de moi.
- Ne t’inquiètes pas Grand-mère, répondit Oscar à sa nourrice, ne te soucie de rien, et puis Rosalie et Bernard sont pas vraiment des invités…
- surtout si tu manques de quelque chose, tu demandes à André de s’en occuper, il est là pour ça, continua d’une voix ferme la vieille femme.
- Oui Grand-Mère, maintenant il faut que tu y ailles, tu dois aller rejoindre ton amie et tu ferais bien de te presser, le temps se couvre et je ne voudrais pas que tu sois sous l’orage. » coupa court Oscar aux éternelles recommandations de Grand-Mère.
Une fois la vieille femme enfin partie, Oscar rejoignit ses amis dans la salon de sa demeure. André et Bernard étaient en pleine discussion enflammée sur la situation de Paris. La ville était sous tension et des émeutes sporadiques troublaient régulièrement la capitale. Rosalie les écoutait, elle avait surtout le visage rivé sur Bernard qui ne semblait pas s’en apercevoir. Cela fit sourire Oscar, il serait bientôt temps qu’elle discute avec sa petite protégée et puis Bernard aussi. C’était un homme bien, même si Oscar se demandait si ses idées ne risquerait pas de mettre en danger Rosalie…
« Est-ce que Grand-mère est enfin parti ? demanda André d’un ton amusé
- oui, j’ai enfin réussi à la décider. »
Rosalie proposa de leur préparer de quoi grignoter et une boisson chaude pour se réchauffer. Le temps s’était dégradé brusquement dans la journée et après que les nuages aient couvert le moindre rayon de soleil, le vent s’était levé. Le feu allumé dans la cheminé parvenait difficilement à réchauffer la pièce.
Alors que les quatre amis buvaient tranquillement leur café ou leur chocolat, ils entendirent soudain le bruit d’un carrosse rouler sur l’allée menant au château des Jarjayes.
« Ton père rentrerait-il plus tôt que prévu ? » demanda André
Oscar se dirigea vers la fenêtre pour s’en assurer. Elle espérait que ce ne fusse pas le cas car elle avait accordé la soirée à l’ensemble du personnel du château et elle savait qu’il n’en serait pas heureux.
« Apparemment, ce sont les armes de Fersen » constata André qui l’avait rejoint auprès de la fenêtre
- oui, mais c’est étrange, d’habitude il ne vient jamais ainsi, il prend son cheval, lui répondit la jeune femme »
Alors que le carrosse s’approchait de la demeure, Oscar descendit accueillir son ami, tout en se demandant pourquoi il avait pris son carrosse. Elle observa que c’était Girodelle qui conduisait le carrosse. De plus en plus étrange décidément…
Enfin, le carrosse s’arrêta et Girodelle descendis du carrosse.
« Bonjour Oscar, je suis désolé d’interrompre ainsi votre congé mais nous avons eu quelques problèmes ».
Avant qu’Oscar n’ai eu plus d’explications, Fersen descendu du carrosse à son tour et il aida la reine à sortir, puis le roi et enfin Madame De Polignac. Oscar était de plus en plus surprise. Que faisait le couple royale si loin de Versailles, sans surveillance ni garde ?
« Ils ont voulu se promener à Paris pour connaître la situation sans se faire connaître. Fersen leur a proposer son carrosse. Mais nous avons eu des problèmes à Paris. Un groupe de manants a cherché a attaquer le carrosse. Et maintenant il est trop tard pour tenter de retourner à Versailles alors Fersen a proposé que nous venions prendre repos ici pour la nuit. Avec le temps qu’il fait, on ne peut plus envisager de repartir, » termina de lui expliquer rapidement et discrètement Girodelle
« Mais tout le monde va les chercher. La panique va gagner le palais, objecta Oscar
- j’ai renvoyé le garde qui était avec moi prévenir le palais » répondit Girodelle.
Rassurée mais embarrassée d’inviter chez elle le couple royale alors même qu’il n’y avait aucun serviteur, Oscar accueillit ses invités et les fit entrer dans le château.
« je suis désolée Majesté ; j’ai renvoyé mes domestiques pour la journée. Mais je m’assurerais que vous ne manquiez de rien.
- Ne vous inquiétez pas Oscar, la rassurer la reine, nous avons bien conscience de vous prendre au dépourvue. »
Tout le monde s’installa dans le salon et Oscar fit les présentations. Décidément la visite du couple royale et de la Comtesse de Polignac ne pouvaient pas tomber pas plus mal. Entre Bernard qui s’était déjà bien emballé lors de sa discussion avec André et Rosalie qui allait devoir supporter la présence de sa mère, la soirée allait être longue… |