Auteur : Eon Hits : 2868
Lady Oscar > Romance > Chevalier/Chevalière >
Le général était fou de rage, les veines ressortaient, palpitantes de son cou tissés des rides de l'âge avancé, ses yeux injectés de sang étaient gonflés par la rage, et son poing se serrait, tremblant de désespoir, sur le manche de son épée, qui allait s'abattre sur le cou d'André(vous aurez toutes reconnu le passage). Il leva son arma, André le regardait, calme, impassible, et Oscar regardait André, sans avoir la moindre force pour bouger, pour faire un geste. Elle espérait un miracle au plus profond d'elle même, que quelqu'un leur vienne en aide!


"Mon Dieu... suppliait Oscar.


- Mes petits...gémissait Grand mère.


- Oscar...pensait André."


Ce fut comme un flash, l'éclair aveugla soudainement la pièce, le tonnerre gronda, personne ne venait, mais lorsque le Général abattit son épée sur le cou d'André... Ils n'étaient plus, plus la moindre trace d'Oscar, ni d'André... La pièce était vide, et comme un mirage, l'orage avait disparu, disparu en même temps que sa fille et son valet...








"Monsieur! Monsieur! Vous allez mieux?"


Oscar ouvrit péniblement les yeux. Où était elle? Elle ne se sentait pas bien... La tête lui tournait, elle se sentait fiévreuse...
La vue embuée par des larmes, elle émit un gémissement de douleur, avant de se décider à regarder son interlocuteur. C'était, à première vue, un jeune homme d'une vingtaine d'année, aux long cheveux blonds et fin, retenus en catogan, et qui lui descendaient aux reins. Il avait d'immenses yeux bleus, doux, et apaisant. Son sourire aussi était très réconfortant, il dégageait de lui une sensibilité qu'il avait dû acquérir grâce à une immense peine, une tristesse infinie... En réalité, ce visage était réellement beau, il ressemblait à une de ces statues de marbre du Palatin, mais dès qu'il esquissait un sourire, on pensait voir un ange... Elle se redressa de son séant, et regarda autour d'elle, pour voir où elle se trouvait. Elle fronça les sourcils. Mais où était elle?! Elle ne reconnaissait rien, elle ne reconnaissait pas ces draperies, ni ce portrait de jeune fille accroché au mur... D'ailleurs, outre les meubles, le jeune homme semble peu à la mode du moment... Son costume manque des parures et des rubans des années 1780... Pourtant, l'homme semble assez riche, alors pourquoi se contenter de ce costume digne d'un particulier de la Pompadour? Elle se tourna vers lui, et fronça les sourcils.


"Pourrais je savoir où suis je?


- Mais chez moi! dit le jeune homme comme si cela manquait de sens. Vous êtes tombé en plein milieu de mon jardin, je vous ai ramené chez moi, c'est bien normal! Vous ne vous rappelez donc de rien?


- Non... dit Oscar en posant une paume contre son front. C'est étrange... Tout ce que je me rappelle, c'est mon père et... André! André!"


Elle se tourna vers l'homme, les yeux écarquillés, et lui saisit violemment les épaules pour le secouer comme un prunier.


"André!! Où est André!!


- Mais qui est André? demanda le jeune homme.


- Mon ami! André Grandier! Un grand brun, baraqué, une mèche recouvrant son oeil aveugle! Cela ne vous dit rien!?


- Si un deuxième intrus était aussi tombé du ciel, je pense que je l'aurai vu!


- Oh, André... sanglota Oscar."


Elle s'effondra sur le lit, des larmes commençant à ruisseler de chaque côté de son visage. Etait il possible qu'André, que SON André soit mort? Non, elle n'y survivrait pas...


Le jeune homme la regarda, et pencha la tête sur le côté, de sa manière qu'il avait, et qui attendrissait sa chère Anna. Posant une main réconfortante sur son épaule, et elle releva la tête vers lui. Alors, main sur le coeur, il dit:


"Foi d'Eon de Beaumont, chevalier et soldat du roi Louis XV, je vous promet que nous le retrouverons!"









Pendant ce temps:
André ouvre les yeux. Devant lui, la figure d'une jolie jeune fille aux cheveux roux, et à la robe rose lui souriait. André la regarda. Qui était elle? Où était il? Jetant un regard dans la pièce, il reconnu le décor Versaillais... Pour être plus précis, c'était celui de la chambre de la Reine... Mais, on aurait dit les éléments du temps de Marie Leckzynska... La femme de Louis XV...


"Vous vous sentez mieux? demanda la jeune fille.


-Eu...Oui...Mais...Qu'est ce qui s'est passé?


- Pendant la promenade de la Reine, nous vous avons aperçu, qui tombait dans le grand canal... Sa Majesté s'est affolée, et nous vous avons sauvé des eaux. Aussitôt, Sa Majesté a tenu à ce que l'on vous soigne ici...


-Ah...murmura André. Mais...Qui êtes vous?


- Je me prénomme Anna. Anna de Beaumont. Ou du moins, je suis promise au Chevalier d'Eon de Beaumont...


- Le Chevalier d'Eon? dit André en fronçant les sourcils. Mais...


- Vous ne vous souvenez donc de rien? Qui êtes vous? D'où venez vous? le coupa Anna.


- Je... Je suis... André Grandier, et non, je ne me rappelle de rien...rien du tout...dit il en tentant de se rappeler de ce qui avait bien pu se passer.


- C'est étrange! Vous ne vous rappelez pas de ce que vous faisiez avant? lui demanda t elle en mouillant une serviette.


- J'allais... J'allais me faire tuer par le père de celle que j'aime..."


Boum!
L'émotion était trop forte, Anna n'avait tenu. Elle s'était évanouie sur le sol, une main sur le coeur. Aussitôt, des dames accoururent auprès de la demoiselle de compagnie de la Reine, et s'empressèrent de lui passer des sels sous le nez, tandis qu'André, sans faire attention à elle, enfilait une veste qui traînait par là, riche veste brodée d'or même...


"Mais...Mais que faîtes vous? s'écria Anna une fois réveillée.


- Je pars à la recherche de celle que j'aime! dit André en se précipitant vers la porte de sortie."


Mais alors qu'il ouvrait les battants, Marie Leckinzka entrait... Un crâne posé dans ses mains... Effrayé, André fit un pas en arrière, tandis que Marie avançait vers lui. Un pas, deux pas, il ne savait plus où aller... La seule chose qu'il savait, c'était qu'il devait absolument retrouver Oscar! Mais si cette folle voulait ajouter son crâne à sa collection, elle se trompait lourdement! Il se saisit d'un chandelier, et le brandit au dessus de sa tête, sous les cris des demoiselles effarouchées, qui s'évanouissaient comme des dominos. Mais Marie se mit à sourire.


"Vous tenez vraiment à voler la veste du roi Monsieur Grandier? demanda t elle en lorgnant sur le veston qu'avait enfiler à toute hâte André.


- Re...Reculez! cria André.


- Auriez vous peur? demanda la Reine.


- Comment voulez vous que je n'ai pas peur!! s'écria t il. Je manque de me faire tuer par celui en qui j'avais mis ma confiance et ma vie, puis, je me retrouve ici, dans le lit d'une souveraine morte depuis des décennies, dans un décor qui n'est pas le mien, entouré d'inconnues, sans mon Oscar, et vous voulez que je me calme??!!!"


A sa plus grande surprise, une voix, qui semblait sortir du crâne, une voix d'enfant, une voix de fillette, siffla:


"Mais c'est ce que nous allons t'expliquer André..."
Review Chevalier/Chevalière


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