Auteur : Nemesis Hits : 1337
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Me revoilà, discrète Némésis... Un peu intimidée après tout ce temps, j'essaye de retrouver le chemin des mots... Voici une tentative, qui je l'espère saura trouver sa route... peut être aurais-je besoin de votre aide et vos idées, car j'ai perdu l'inspiration et l'audace, mais vous jugerez par vous même et saurez m'éclairer de vos avis. En attendant pardonnez moi de n'avoir pas su -pour l'instant- continuer mes autres fics en cours.
Bien à vous, et bonne lecture.
ps : merci notamment à Hermes qui, avec le talent déployé dans sa fic, m'a redonné envie d'écrire le nom d'Oscar.


Et d'abord, elle n'avait rien demandé à personne, sans blague ! Et maintenant elle était coincée dans ce débarras, noir comme un four, une main qui ne lui appartenait pas, posée sur sa bouche. Oscar pesta très fort dans ses pensées. S'il n'était même plus possible de déambuler dans les couloirs sans se faire projeter dans une armoire murale, où allions nous ? Elle aurait bien voulu hurler quelques insultes dont elle avait le secret mais la main sur ses lèvres la muselait fermement, l'empêchant d'articuler quoi que ce soit.
Comme si son nez se réveillait brusquement, Oscar perçut soudain les effluves d'un parfum qui lui était aussi pénible que familier. Une bouffée de colère lui monta à la gorge tandis qu'elle tentait de se dégager de l'emprise étroite de son voisin d'étagère.
"Chhhut, Colonel ne dîtes rien, ne bougez pas !" murmura une voix mâle passablement anxieuse.
-"Mmfhgimromphfdelle !"
-"Je vous en prie, cessez de faire un tel raffut, nous allons nous faire repérer !"
'Mais j'y compte bien' hurla mentalement Oscar. Bon sang, qu'avait-elle fait pour mériter un tel supplice ? Lors de sa formation militaire, on ne lui avait jamais appris qu'il fallait se méfier des placards et éviter de passer devant lors d'une inspection. On ne sait jamais, des fois que votre abruti de lieutenant se serait caché dedans pour vous happer sans explication le moment venu. Pauvre Oscar qui avait commis cette imprudence folle ! Il était en tout cas certain qu'on ne lui reprendrait plus, vu où ça l'avait mené : coincée entre des balais, des étoffes miteuses et un soldat-courtisan pour le moins assez libertin sur les bords. Oscar sentit la moutarde lui monter au nez. Elle avait passé la matinée sur des manoeuvres militaires avant de tenir la chandelle à la Reine, et ayant un peu abusé de digestif avec André la veille, elle n'aspirait depuis quelques heures qu'à retourner en ses appartements. Alors pourquoi lui infliger maintenant cette ridicule comédie, elle se le demandait avec colère.
Elle tenta encore une fois de se dégager. Bien mal lui en pris. Girodelle s'agrippa plus fermement à elle, visiblement très nerveux.
-"Girompfdelle, que msignfie phfette mphmascarde ?" tempêta Oscar qui appréciait moyennement que son lieutenant pose ses mains sur sa veste. Après tout, Grand Mère l'avait nettoyé la semaine dernière, ce n'était pas pour qu'il la salisse aussitôt !
-"Colonel, je vous en prie, taisez vous, vous allez nous compromettre !" supplia Girodelle dans un murmure.
-"QUOI ?! QUI ES EN TRAIN DE NOUS COMPROmmffgmph..."
-"Je vous ai dis de vous taire !"
Oscar allait exploser. Les compromettre ? Mais qu'allait penser quelqu'un qui les trouveraient ici, collés l'un à l'autre, la main de Girodelle ventousée à sa bouche ? Et il osait dire que c'était de sa faute à elle ? Avait-elle demandé quoi que ce soit à personne pour se retrouver là ?? Il avait perdu la tête, c'était la seule explication rationnelle qu'elle put trouver pour excuser son att;.. non pas pour excuser ! Il était inexcusable ! La seule explication pour justifier... non ça n'allait pas non plus... pour expliquer son attitude à la limite. Voilà, c'était une explication pour expliquer. Oscar fut consternée. En plus elle pensait n'importe quoi.
-"Je crois qu'il arrive, surtout pas un mot Colonel..."
Oscar se demanda ce qui lui en coûterait si elle se laissait aller à un réflexe primaire qui, en cet instant la tentait terriblement. Risquait-on de faire une faute professionnelle si l'on se prenait à mordre violemment la main de son lieutenant ? La question lui apparue brusquement aussi intéressante que c'était la première fois qu'elle lui passait par la tête. Comment diable n'avait-elle pas pu y penser plus tôt..? Elle se serait bien adonnée avec curiosité à ces deux interrogations si le commentaire que Girodelle avait susurré à son oreille ne lui avait pas soudain sauté à l'esprit. "Il arrivait." Mais qui ? Il ? Le pape ? Merlin l'Enchanteur ? Oscar essaya de passer en revue les diverses personnalités qui pouvaient nécessiter de faire le guet au creux d'un placard, mais rien de très concluant ne lui vint à l'esprit. Après tout si Merlin avait été pris de la subite envie de faire un petit tour à Versailles, ça se serait su, n'est ce pas ?
C'est alors qu'on entendit le bruit régulier d'une paire de talons sur le dallage coloré. Suivit du son familier des froufrous d'une grande robe de dame glissant sur le sol.
"Girodelle que.."
-"Chhuuut"
Dans l'entrebâillement des portes de l'armoire, Oscar vit apparaître une femme d'âge mûr, les traits séduisants, la démarche assurée. Son visage était légèrement hautain, bien qu'agréable à observer. Oscar fronça les sourcils. Elle ne se rappelait pas avoir déjà vu cette dame à la Cour. Dès qu'elle disparu de son champ de vision, Girodelle ôta sa main, ce qui n'était pas trop tôt, songea Oscar.
-"Maintenant je vais m'expliquer Colonel !"
-"Je me demande si vous saurez justifier de manière assez convaincante cette mascarade Lieutenant, mais en attendant, ne pourrions nous pas sortir de là ? Je commence à en avoir assez de jouer au balais !" commenta Oscar d'une voix glaciale. Elle se reprocha aussitôt ses mots, car ils semblèrent alarmer Girodelle qui la retint aussitôt par le bras.
-"Surtout pas Colonel. Il s'agit là d'un sujet extrêmement secret !"
-"Ah bon? Avez vous vérifié auparavant que nous étions bien seuls ici ?" demanda Oscar avec ironie. Girodelle ne sembla pas goûter la plaisanterie car il grogna dans l'obscurité de leur cachette.
-"Colonel, vous êtes très jeune, vous ignorez sans doute qui est la personne qui vient de passer, car cela fait longtemps qu'elle ne s'était pas montrée à la Cour !"
-"...est-il essentiel de connaître toutes les courtisanes de ce palais ? Cela nécessite t-il une position aussi incongrue dans ce débarras ?" demanda Oscar avec humeur. "Je n'ai pas votre instinct de chasse mon ami, connaître chaque femme qui traverse ce lieu ne m'est peut être pas aussi vital qu'à vous !"
Girodelle ne pu s'empêcher d'esquisser un sourire narquois, heureusement pour lui, le noir qui régnait dans l'exiguïté de leur armoire cacha cette effronterie à son supérieur.
-"Colonel, il faut que je vous dise quelque chose d'autre plus important que le nom de ma dernière conquête !"
-"Ah vraiment ?" s'étonna Oscar. "J'aurais pourtant pensé que..."
-"Colonel, j'ai surpris une conversation entre le Roi et la Reine... Ils veulent charger cette femme d'une mission hautement secrète."
-"Excellent et en quoi cela nous concerne t-il, Girodelle ? A part à me prouver une fois de plus que vous êtes un véritable fouineur ?"
-"Colonel, cette femme... cette femme est un espion ! De plus c'est une diplomate réputée, le feu roi lui a décerné la distinction de l'Ordre Royal et Militaire de Saint-Louis !"
-"L'on a décerné ce titre à une femme ?!" répéta Oscar, brusquement intéressée.
-"Justement..." murmura Girodelle, qui à la grande répulsion d'Oscar, se rapprocha d'elle tandis que sa voix devenait à peine audible. "Justement, Colonel, il faut absolument que vous vous méfiez d'elle. Vous serez peut être amené à l'approcher... soyez sur vos gardes, elle est plus fine et plus rusée que toute une horde de renards, et son esprit est plus vif que...
-"Très bien, épargnez moi vos métaphores ridicules Girodelle." Coupa Oscar "Dîtes moi plutôt qui est cette femme !"
-"Eh bien il s'agit de... de Mademoiselle de Beaumont."
-"Mademoiselle de...?"
-"Colonel, je suis certain que votre père a du vous en parler ! Il s'agit en réalité... il s'agit de..."
-"Où rangent-ils donc les balais dans ce palais ? C'est pas vrai, c'est la dixième armoire que je...IIIIIIIIIIIIIiiiiiiiiiRRK !"

Oscar, appuyé à un pan de l'armoire, agrippé par un Girodelle au sourire bête quasiment collé à elle, un manche à balais entre les jambes, regardait avec horreur l'homme qui venait d'ouvrir cette maudite cache, lui même pétrifié de terreur. Là s'en était définitivement finie de la réputation du Colonel de Jarjayes.
Review Robe de Satin et Bottes de cuir


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