Auteur : Eon Hits : 3417
Lady Oscar > Romance > Le libertin romantique >
La lumière du jour vint s'infiltrer dans la lucarne d'une maisonnée. En pleins Paris, dans une de ces ruelles délabrées, le petit matin se levait à peine, que des soupirs se faisaient entendre. Dans la maison aux recoins sombres, on pouvait distinguer deux silhouettes aux formes flous, alanguis sur un lit de fortune. Au sol, juchaient une veste rouge écarlate, un jabot, une paire de bottes, qui étaient les accessoires, les restes d'un dessert sucré, petit délice, petit caprice, que s'étaient offert le colonel de Jarjayes avec un regard gourmand. La prise était ravissante, une gorge crêmeuse, des cheveux de chocolat fondu, et des yeux couleur noisette, le tout, arrosé d'un rire de champagne... Adorable et friand dessert que celui là...
Le colonel Oscar, justement, s'éveillait doucement en baillant aux corneilles, et en s'étirant comme un petit chat. Son torse bombé par l'amour tressaillit dès que le vent s'infiltrant par la fenêtre vint l'effleurer, et ses cheveux d'or glissèrent le long de sa nuque en une cascade de boucles folles. Il fronça les sourcils, et poussa un soupir de découragement, en pensant aux remontrances de grand mère, aux railleries d'André, et aux plaintes de Rosalie, quand ils s'apercevront qu'il avait encore découché...
Cette simple idée le découragea, et il retomba lourdement sur le matelas, les yeux las, et grands ouverts. A côté de lui, Diane de Soisson ronronnait comme un petit chat, glissant ses mains câline sous l'oreiller, et finalement, fit papillonner ses grands yeux bruns. Lorsqu'il s'aperçut qu'elle était réveillée, Oscar lui sourit tendrement, puis sauta sur ses deux pieds.


"Mais, où allez vous? demanda Diane en sursautant.
- Chérie, je pars! s'exclama Oscar en enfilant sa veste.
- Mais... Mais vous ne pouvez pas partir comme ça! s'écria Diane en se levant d'un bond.
- C'est vrai! Que je suis impoli!"


Alors que la jeune femme se radoucissait, Oscar esquissa un sourire libertin:


"Je ne connais même pas ton nom!
- Mais... Enfin...
- Quoi? Que veux tu d'autres? Je ne vais quand même pas te payer! Tu n'es pas une fille de bordel!"


Les grands yeux bruns de Diane vinrent se mouiller de larmes, et elle enfoui son visage entre ses mains. Poussant un soupir, Oscar se dirigea vers elle en grommelant: Toutes les mêmes ces femmes!
Il la prit par les épaules, et l'enlaça tendrement, attendant calmement, (mais avec les nerfs aux limites très proches) que le torrent de larmes eut cessées... L'autre pleurnichait de temps à autres:


"Vous êtes tous des lâches! (snif!) Vous m'abandonnez toujours! (snif!)
- Mais enfin! s'écria Oscar. Je ne vais quand même pas t'épouser! (Non mais je rêve...)
- Qui compte épouser qui?!
- Alain!! s'écria Diane."


La jeune fille s'élança les bras tendus vers son grand frère, qui foudroyait Oscar du regard. Celui ci laissa échapper un "merde", et se mit à enfiler ses bottes, sa chemise, et son jabot, à une vitesse folle, tout en sentant le grands barraqué qui s'approchait dangereusement de lui. Finalement, alors qu'il bouclait sa ceinture, il se trouva nez à nez avec Alain de Soisson, et ses yeux d'aigles...


"Eu... Bonjour^^


- Petit impudent! Tu as osé toucher ma soeur!!
- Quoi!!??? Non mais je rêve!!! s'exclama Oscar. Nous avons eu une courte liaison, comme de grands enfants voilà tout!
- Ma Dianette??!! Elle est totalement innocente!!
- Innocente??? Vous feriez bien de réviser un peu vos dires! Elle est tout ce qu'il y a de plus volage et...
- Comment oses tu!!!!"


Sans un mot de plus, il venait de saisir Oscar par le col, et le soulevait dans les airs. L'autre gigotait dans tous les sens, une main sur celle d'Alain, l'autre sur son poignet, tentant de se sortir de cet étau, tandis que les pieds battaient de l'air...


"Vous allez me lâcher oui!!!!
- Jamais!!! Tu as touché à ma soeur et....
- Oh! Hé! Change de refrain un peu!! Ta soeur! Ta soeur! C'est pas ta femme que je sache!! Maintenant lâche moi où je t'assome!
- Toi? M'assomer?"


(Boum!)


"Et oui! Je suis peut être faible, mais qui dit qu'un bon Laclos dans le gilet ne sers à rien?"


Alain, effondré à terre par le livre relié d'Oscar, se mit à grogner.


"Quoi... La bible serait peut être plus efficace..."


Prenant les jambes à son cou, Oscar saisit son épée, son tricorne noir, et avant de partir hors de la chambre, il fit une pirrouette à Diane, et lui lança une bourse rempli de louis d'or.


"Tiens! Cela dédommagera ta perte à ton frère!
- Mais quelle perte? demanda Diane.
- Toi! Pars, ou je ne donne pas cher de ta liberté!"


Sur ce, Oscar sauta par la fenêtre, attérissant sur ses deux pieds dans la cour de l'immeuble, et s'enfuit sur son cheval qu'il lança au triple galop... Après tout, Jeanne l'attendait, et on ne fait jamais attendre une prostituée!
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Review Le libertin romantique


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