« C’est étrange j’ai l‘impression que mon cœur change comme une girouette au gré du vent… »
André dormait doucement à présent. La nuit précédente avait été rude et ces brutes ne l’avait pas épargné, mais c’était fini maintenant, il ne souffrirait plus, plus jamais…
Oscar ne cessait de le contempler, Dieu qu’il était beau dans son sommeil ! Au combien fut elle aveugle ne point s’en apercevoir avant ! Il lui avait dédié sa vie, corps et âme, perdu dans l’illusion d’un monde impossible. Impossible…Un mot qui sonnait faux à son oreille à présent. Pourquoi l’amour entre un noble et un roturier était il interdit ? L’homme ne peut commander ni contrôler les inclinaisons de son cœur, doit il alors souffrir jusqu’à en mourir ? La nouvelle Héloïse…Lorsqu’elle l’avait lu autrefois elle n’avait pas compris non…André…Jamais elle n’avait prêté le moindre égard à son amour, jamais elle n’avait imaginé sa puissance, jamais elle n’avait imaginé ô combien fût grande sa souffrance ! Que de regrets désormais ! Mais elle serait là à son réveil et le soignerait, le cajolerai comme une épouse envers son mari ; oui eux aussi avaient le droit au bonheur…
Oscar (murmurant) : Pardonnes moi André…Je n’ai pas su te rendre ton amour…Je ne savais pas que je t’aimais moi aussi,ou plutôt je le savais mais je me refusais de le reconnaître, de comprendre ce que me dictait mon cœur ; je croyais qu’il ne s’agissait que d’un amour fraternel et…Oh André si tu savais comme j’ai honte de t’avoir fait souffrir ainsi ! A vivre avec une personne on finit par être aveugle aux signes de nouveaux sentiments…Pardonnes moi André, pardonnes moi…Désormais je veillerai sur toi, mon ombre…et moi ta lumière…Rien ni personne ne pourra nous séparer.
Des larmes roulèrent sur ses joues, venant s’échouer sur sa main et celle d’André qu’elle pressait fermement dans la sienne. C’est alors qu’elle la sentit bouger faiblement, ses doigts se resserrant peu à peu autour des siens, de magnifiques yeux émeraudes s’ouvrant et se plongeant dans l’océan de ses yeux.
O (s’approchant de son visage) : Comment te sens tu André ?
A (grimaçant et tentant de se relever) : J’ai l’impression qu’un carrosse m’est passé dessus, j’ai connu des jours meilleurs ; mais…et toi Oscar ?
O (tendrement) : Je vais bien ne t’inquiète pas , mais toi en revanche il va te falloir beaucoup de repos et d’attention si tu veut guérir, tu as 33 coups et blessures sur tout le corps .
A (plaisantant) : Rien que ça ? Eh bien…(s’interrompant,inquiet) Oscar, pourquoi cet air peiné ? Que se passe t-il ?
O (baissant les yeux) : André…Hier soir j’ai cru te perdre et si Monsieur de Fersen n’avait pas été là je n’ose imaginer…Je…André je ne me le pardonnerait jamais s’il t’arrivait malheur, je ne veux plus que tu prennes de risques, je…
Elle se leva soudain de sa chaise et sortit de la chambre sans un mot, laissant André seul et plus triste que jamais.
A (murmurant tristement) : Oscar, mon amour, tu te soucies donc tant de moi ? Moi qui pourtant t’ai fait souffrir lors de cette nuit…Je ne le mérite pas non et il est légitime que se soit moi qui soit dans cet état que toi, je n’aurai pu le supporter.
Tout à ses méditations, il entendit un juron doublé d’un bruit de vaisselle cassée. Quelques instants plus tard, La jolie blonde rentrait dans sa chambre un plateau en main et le déposa sur le lit.
O (souriant espiègle) : Voilà de quoi te rassasier un peu et vu que tu n’as pas mangé depuis deux jours je n’imagine pas l’appétit d’ogre que tu dois avoir !
A (surpris) : Deux jours ?
O : Oui deux jours que tu es dans le coma, tu nous a fait une de ces peurs à grand-mère et à moi !
A : Mais…je…euh…Oscar puis je te poser une question ?
O : Oui ?
A : C’est toi qui m’as veillé ?
O (rougissant) : Disons que nous nous sommes relayées…
A : Merci.
O : Allez mange avant que ça ne refroidisse !
A (la bouche pleine) : Oscar, c’était quoi ce bruit de vaisselle brisée tout à l’heure ?
O : Oh ça ? Juste un verre tombé par terre.
A (riant) : Tu feras toujours une aussi piètre femme d’intérieur !
O (se relevant) : Peut être mais il faudra bien t’y faire.
A (intrigué) : Que veux tu dire ?
O (timidement) : Simplement que…je crois que je t’aime André…
Emu, interdit, il osa finalement lui prendre la main et l’attirer à ses côtés. Puis, glissant sa main sur sa joue, il ferma les yeux et scella ses lèvres sur les siennes pour un baiser d’éternité…
1ère fin (une petite suite peut être si vous le souhaitez), en attendant la suite de « renaissance entre les flammes », qui est en cours d’écriture ; voilà bon après midi à tous^^
biz |