Auteur : emeralda Hits : 826
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Dernier combat…


Oscar faisait face à un groupe de quatre hommes issus d’un des nombreux régiments étrangers stationnés à Paris. Ils l’avaient reconnu et après avoir abattu son cheval l’avaient encerclée. Ils la tenaient en joue mais elle n’avait pas peur, elle avait plus peur. Elle sort son épée de son fourreau, des larmes coulent le long de ses joues mais elle en a à peine conscience d’ailleurs elle n’est pas sur ce pont, elle n’est pas à Paris, elle n’existe plus, elle est déjà morte… Oui elle se sent comme morte, elle combat contre ces hommes mais qui sont-ils ? Existent-ils ? Non, elle est seule au monde, si seule…
André où es-tu ? Attends-moi où que tu sois, je vais bientôt te rejoindre, laisse-moi juste le temps de mettre un peu ordre ici-bas…
Le combat est violent mais bref car Oscar finit par s’enfuir. Elle qui n’avait jamais abandonné la lutte rompait ce combat pour fuir mais qu’importe tout cela n’existe pas, n’existe plus. Elle est déjà partie, elle parle à son amour perdu trop tôt. Elle s’en veut d’avoir été aveuglée par des chimères durant toutes ces années. Elle va essayer de réparer ses fautes en luttant cette fois jusqu’à sa fin pour que s’ouvre une ère nouvelle. Elle fait juste une dernière prière à cet homme qui lui manque déjà tant…

Chaque mot qu’on garde
Chaque geste qu’on n’a fait,
Sont autant de Larmes,
Qui invitent au regret

« Si j’avais su » est trop tard,
Mâchoire d’une pierre tombale
Le « J’aurais dû », dérisoire
Sans voix, et là… j’ai un peu froid…
A chaque fois je sens l’émoi

Si j’avais la foi du monde
En cette seconde
Serais-tu là ?
Si j’avais renoncé au monde
Et rien ne compte
Serais-tu là ?
Si j’avais le choix : mourir
Pour t’entendre vivre,
Serais-tu là ?
Si j’avais le choix : souffrir
Sans même te le dire,
Serais-tu là ?
Je serai là
Et toi en moi

Quand je fais ce rêve étrange
Et quand, pénétrant tes songes
Je deviens volute, poussière d’ange
Je songe, la faute est un poison qui ronge…

Soudain elle sourit en regardant le ciel. Un bien pauvre sourire en vérité et puis son regard survole la ville, ce Paris si animé qui sommeil à présent mais ne dort jamais. La capitale du royaume de France est éternelle, les hommes passent, la façonnent parfois mais ils disparaissent alors que Paris est toujours là tout comme la Seine qui est le linceul des plus pauvres qui ne veulent pas connaître la fosse commune comme dernière demeure et préfèrent ainsi partir aux grès des courants vers un nouvel horizon. La ville n’est que murmure cette nuit là car partout les citoyens se rassemblent et se préparent pour le lendemain. En tendant l’oreille, Oscar semble entendre la voix de Paris qui se moque des hommes en général et d’elle en particulier…

Je me fous de tes détresses
Comme de tout et du reste…
C’est ça le temps qui passe
Je me fous de tes angoisses
Elle m’ont nourrie mais me lassent…
C’est ça le temps qui passe.

Oscar à bout de force se traîne dans une ruelle. La fatigue, le chagrin et la maladie auront bientôt raison d’elle mais qu’importe. Entre deux quintes de toux, elle sourit, vit, survit tout simplement. Elle revient parmi les hommes pour mener son dernier combat. Elle a encore une dernière pensée pour son père, cet être tant aimé lui aussi et qu’elle ne reverra plus jamais. Elle lui a laissé une lettre avant de partir mais c’est si peu, elle avait tant à lui dire et rien ou presque n’est couché sur le papier. Ce général si fier d’elle, si tendre à sa manière mais au combien désarmé devant ce qu’il avait fait de sa fille, devant sa folie d’un jour…

Il disait tout bas :
« Petit bouton de rose,
Aux pétales humides,
Un baiser je dépose »
Optimistique-moi, Papa
Optimistique-moi, quand j’ai mal
Je me dis tout bat
Quand rien ne s’interpose,
Qu’aussitôt, tes câlins
Cessent toute ecchymose
Optimistique-moi, Papa
Optimistique-moi, reviens-moi…

Oscar est allongée dans cette même ruelle quand elle s’éveille et que Paris gronde déjà de la fureur de son peuple. Elle met quelques instants à reprendre ses esprits. La Bastille ? Mais pourquoi la Bastille ?
Alain lui fait maintenant face. Elle a le cœur lourd, il faut qu’elle pleure une dernière fois. Il la console et lui dit également de reprendre son commandement, que c’est sa place, ils l’attendent tous…

Souviens-toi que l’on peut tout donner
Quand on veut, qu’on se rassemble
Souviens-toi que l’on peut tout briser
Les destins sont liés
Et si c’est un Homme…
Si c’est un Homme
Lui parler d’amour à volonté
D’amour à volonté

Alain aurait bien voulu lui dire tout autre chose. Il avait lui aussi le cœur serré par la perte de son ami mais aussi par cet amour qu’il lui vouait depuis peu mais qui avait grandi si vite… Il aurait voulu lui dire que tout irait bien, sécher ses larmes, l’emmener loin d’ici, de cette folie des hommes mais l’Histoire était en marche et ils ne pouvaient plus faire marche arrière. Il ne pouvait que lui offrir un peu de sa chaleur, la serrer dans ses bras, épancher ses larmes et l’encourager à le suivre…

Le souffle à peine échappé
Les yeux sont mouillés
Et ces visages serrés
Pour une minute
Pour une éternité
Les mains se sont élevées
Les voix sont nouées
Comme une étreinte du monde
A l’Homme que nous serons…

Oscar était bien contre cette épaule au moins aussi solide que celle de l’être aimé mais le temps n’était plus aux regrets…

Il est des heures où
Les mots se détachent
Les larmes s’effacent

Oscar et ses hommes parvinrent à la Bastille et firent résonner les canons du peuple. Le destin était en marche.
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