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Le dialogue des âmes


André n’avait pas fini son travail mais rien ne pressait vraiment. Il aimait prendre son temps car tant qu’il avait des tâches à accomplir au moins n’est-il pas perdu dans ses sombres pensées.
Son seul œil valide montrait de plus en plus souvent des signes de faiblesse et encore si cela n’était que cela ! En général, les troubles s’accompagnaient de douleurs terrifiantes aussi soudaines que violentes. Il avait presque finit par s’y habituer mais il se demandait toujours s’il pourrait cacher encore longtemps ce mal à Oscar. Elle ne manquerait pas de l’éloigner de la caserne dès qu’elle le saurait et à cela il ne pouvait s’y résoudre. Non il fallait qu’il tienne bon.
D’ailleurs Oscar non plus n’avait pas été épargnée par la vie. Sa noble naissance ne l’avait pas pour autant protéger. Son père lui avait tracé un destin hors du commun qu’elle s’obstinait à vouloir suivre envers et contre tous. Elle s’y épuisait et elle était de plus en plus fragile même si elle tenait à donner le change. Il la connaissait trop bien pour ne pas voir ses traits tirés. En revanche, il n’aurait pas su dire vers quoi ou vers qui allaient ses pensées ces derniers temps. Il avait juste remarqué que souvent ses beaux yeux étaient dans le vague.
André sortait de l’écurie quand il l’aperçut alors si belle ainsi appuyée contre la balustrade d’un des nombreux balcons du château. Ses cheveux flottaient au vent et il aurait pu jurer en cet instant en sentir leur doux parfum délicatement emporté par cette brise de printemps. Son cœur se serra quand il remarqua son air si mélancolique.

[list=][list=]En moi, en moi toi que j’aime,
Dis-moi quand ça n’vas pas,
Il n’y a que ça qui nous gouverne,
Dis-moi combien de fois ?

J’ouïs tout ce que tu confesses,
Et l’essaim scande l’ivresse,
J’ouïs tous ceux que tu condamnes,
T’éreintent, te font du charme :
C’est « l’âme-stam-gram »

En moi, en moi toi que j’aime,
Dis-moi quand ça n’vas pas,
Il n’y a que ça qui nous gouverne,
Dis-moi combien de fois ?


En moi, en moi toi que j’aime,
Dis-moi quand ça n’vas pas,
Immisce et glisse l’abdomen
Dans l’orifice à moi
Des absents, un Boudon, une oreille amie,
Confidences, sur le divan on se psychanalyse.

J’ouïs tout ce que tu susurres,
Et l’essaim bat la mesure,
J’ouïs tes oedipes complexes,
Et l’essaim se manifeste :
C’est « l’âme-stram-gram »[/list][/list]

Ses doux yeux étaient perdus, ils voyaient sans voir le soleil se coucher au loin derrière les arbres du parc. Des oiseaux volaient dans ce ciel de printemps. Oscar les suivit machinalement mais en réalité rien n’aurait pu l’arracher à sa torpeur pas même cette douce brise du soir qui caressait son visage tout comme l’aurait fait ses mains, les mains de l’être aimé... Elle était comme dans un état second.
Elle revoyait l’attaque de son carrosse dans les rues de Paris. Elle savait depuis plusieurs semaines que cela était imprudent de rouler ainsi équipé dans la capitale du royaume mais ce soir là elle n’avait pas réfléchi. Elle avait eu peur cette nuit là, oui peur c’était le mot. Elle avait eu peur mais pas pour elle, pour lui, juste pour lui ! Cet homme qui était son ombre depuis tant d’années, celui qu’elle avait voulu chasser de sa vie mais qui était revenu vers elle. Oscar n’avait été sauvée que par l’arrivée de Monsieur de Fersen et de ses hommes mais c’était lui qui s’était mis le plus en avant en détournant sur sa personne la fureur de ces honnêtes gens qui allaient commettre l’irréparable sur un autre homme du peuple. C’est en le voyant qu’elle avait enfin compris. Elle avait longtemps cru aimer Monsieur de Fersen mais ce n’avait été que de l’aveuglement. Non pour lui que son cœur battait et elle ne pouvait supporter l’idée de le perdre alors qu’elle ne lui avait encore rien dit. Ce qu’elle ressentait pour lui n’avait rien avoir avec l’amitié, c’était encore plus fort, c’était…

[list=]Tu es l’amour naissant,
Gravé sur la pierre
Stèle des amants,
Vois comme c’est lourd, c’est lent
C’est un revolver, Père,
Trop puissant

Quel vertige s’empare de nos souffles
A présent
L’anathème est lourd, les serments brûlants,
C’est troublant, dis ?
Quelle est celle qui ne s’est noyée
Dans ses larmes
L’océan a froid, ma vie comme la
Fille de Ryan

Tu es l’amour naissant,
Gravé sur la pierre
Stèle des amants,
Vois comme c’est lourd, c’est lent
C’est un revolver, Père,
Trop puissant

Quelle Irlande voudrait oublier
Ses légendes
Je ressens l’émoi devant ses « Puissances
Du dedans », dis ?
Quel frisson de m’anéantir
Dans son ventre
L’océan a froid, ma vie comme la
Fille de Ryan[/list]

Oscar prit conscience après de longues minutes que la nuit était maintenant tombée et que grand-mère n’allait plus tarder à venir la chercher afin que tous passent à table pour le dîner. Elle vit André qui sortait de l’écurie et qui avait levé les yeux vers elle. Comme son visage était doux. Comment un homme pouvait à ce point inspiré la douceur et la tendresse ? Elle lui lança un petit sourire avant de se retourner et se diriger vers sa chambre. Elle avait hâte de le retrouver dans la salle à manger et plus tard dans la soirée dans le petit salon où ils pourraient parler de longues minutes durant, voir des heures. Cela faisait trop longtemps qu’ils ne s’étaient pas parler ainsi et ce soir elle avait envie de lui ouvrir une partie de son cœur. Tout en marchant elle souriait toujours et murmurait pour elle-même :

[list=]Quel ange n’est tombé devant la beauté
Du couchant ? Vois
Tu es l’amour naissant[/list]
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