Etrange voyage
Oscar avait été transportée au château au plus vite mais son état était sérieux. Sans l’intervention de Monsieur de Fersen elle serait morte. En effet c’était pour sauver Rosalie d’une mort tout aussi certaine qu’elle s’était désarmé et n’avait donc pas pu parer l’attaque en traître d’un des brigands et assassins envoyés par la Polignac. Le médecin dépêché à son chevet lui avait prodiguait les premiers soins mais il fallait à présent attendre quelques heures afin de voir comment ses blessures allaient évoluer. Heureusement qu’Oscar était pourvue d’une solide constitution. C’était là encore un de ses nombreux paradoxes : son apparente fragilité était en réalité toute sa force. André voulait y croire, voulait le croire en cet instant plus que tout autre.
Oscar, inconsciente de tout ce qui l’entourait, se sentait flotter dans l’espace. Cette sensation étrange n’aurait pas pu être décrite ou en tout cas elle s’en sentait incapable. Cela ne ressemblait à rien de ce qu’elle avait déjà connu. Elle n’avait plus mal, elle avait déjà oublié la terrible douleur qu’elle avait ressentie lorsque l’épée de son adversaire lui avait entamé l’épaule. Elle n’avait plus mal physiquement mais en revanche elle se sentait l’âme très mélancolique tout comme ses pensées du moment :
Quelle solitude
De mourir
Sans certitude
D’être au moins
Une particule
De vie
Un point minuscule
Utile à quelqu’un
Quelle solitude
D’ignorer
Ce que les yeux
Ne peuvent pas voir
…
Quelle solitude
De se dire
Que la morsure
Du temps n’est rien
Le rêve est bulle
De vie
Un bien majuscule
Utile au chagrin
…
Et vivre est dur
Toujours un choix
Mais je jure
Que le monde est à moi
Il est à moi…
Il est à moi…
Il est à moi…
Il est à moi… le monde
Le jour s’était levé depuis peu et c’est à ce moment là qu’Oscar ouvrit les yeux et découvrit Monsieur de Fersen à son chevet. Elle n’aurait pas su dire pourquoi mais elle aurait voulu voir le visage d’André en premier. Elle avait été heureuse de trouver ainsi le jeune et beau suédois mais durant son étrange voyage, ses pensées étaient allées vers son compagnon de toujours. Cette réaction l’intrigua un instant puis elle éluda la question voulant profiter de l’instant présent.
Oscar ne trouva la réponse à sa question que quelques années plus tard… |