L'Organisation des Nations unies (ONU) estime à 300 000 le nombre d'enfants soldats actuellement en activité, et gardez à l'esprit qu'il s'agit là des chiffres officiels...en d'autres termes, ils sont bien plus nombreux en réalité. Et ce nombre ne cesse d'augmenter car la plupart des pays qui sont en guerre depuis des années voient leurs adultes disparaître les uns après les autres. Alors, pour continuer à combattre les adversaires, on compte sur les enfants que l'on envoie au front.
Du côté des recruteurs, les raisons sont facilement explicables. Les enfants ne coûtent pas cher en nourriture, ils sont dociles, influençables, et facilement enrôlables. De plus, ils peuvent s'avérer d'une redoutable efficacité sur des terrains difficiles (la brousse par exemple), mais également comme espions ou kamikazes, passant facilement pour inoffensifs aux yeux des opposants. Ils sont également utilisés comme "chair-à-canon" sur les champs de bataille, placés en première ligne pour faire diversion. De plus, étant jeunes et démunis de moyens de subsistances, ils sont dans la quasi impossibilité de fuir. Autres atouts : intimidables et malléables, on a vite fait d'en faire des machines de guerres. La fragilité des enfants, tant psychologique que physique est un frein à la mutinerie.
Que fait un enfant pauvre à qui l'on promet le paradis s'il donne sa vie pour son pays ? Que fait-il si on lui promet de belles bottes, des vêtements, de belles armes pour se sentir en sécurité et une famille remplie d'enfants ? A-t-il la possibilité de refuser l'enrôlement alors qu'à son âge il est totalement naïf et inconscient du danger qui le menace ?
Ce sont là les questions qui m'ont amenée à écrire ce texte. Je préfère prévenir d'éventuels jeunes lecteurs que certains passages, même très courts, peuvent heurter la sensibilité. C'est d'ailleurs le but recherché.
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