Auteur : Rosetta Hits : 2091
Chaleurs Royales/La favorite du roi > Drame > Trame i intégrale > Ajouter chapitre à Trame i intégrale
Alertés par le coup de feu, les domestiques se précipitèrent dans le bureau du comte.
- Mais que se passe-t-il ? C'est un coup de feu, on dirait ! MOnsieur ! Monsieur, qu'est-il arrivé ? Aaahhh !!!
Une balle avait atteint et brisé un buste que Girodelle avait fait sculpter à son effigie.
Sans un mot, le comte rangea ses pistolets, prit une plume et se mit à écrire. Lorsqu'il eut fini, il confia la lettre à l'un de ses domestiques.
- Cours au château Jarjayes, tu y trouveras mon épouse. Remet-lui cette lettre, c'est de la plus haute importance.
- Bien, monsieur.
- Qu'on me laisse seul.

Hans-Axel avait quitté la chambre et faisait quelques pas dans le jardin en compagnie d'Oscar. Il lui restait en tout et pour tout une longue cicatrice au ventre et au flanc, une cicatrice que seule Oscar pourrait voir. Soudain, la jeune femme se raidit : elle venait de reconnaître l'homme qui approchait en se dandinant. Sans un regard pour Fersen, l'homme ôta son chapeau pour saluer Oscar.
- Madame la comtesse, monsieur le comte me charge de vous remettre cette lettre. Il a dit que c'était de la plus ahute importance.
Dans sa lettre, Girodelle suppliait Oscar. Il demandait à la voir une dernière fois, conscient qu'il ne la méritait plus. Hans-Axel ne put déterminer si ces quelques lignes avaient touché Oscar ou si elle redoutait quelque piège.
- Je vous accompagne, dit-il lorsqu'elle lui fit part de son intention de s'entretenir avec Girodelle.
- Je vous remercie, Hans-Axel, mais je crois pouvoir m'expliquer avec mon époux. N'oubliez pas qu'il est acculé dans ses derniers retranchements.
- J'attendrai dans le carosse mais je viens également, insista-t-il d'une voix autoritaire.
"Oscar, je vous ai fait la promesse de me comporter comme un époux doit le faire, mais vous, vous rangerez-vous à mes volontés comme une épouse doit le faire ?"

- Franç... Oscar ! Vous êtes venue...
Victor-Clément de Girodelle avait les traits tirés, le teint pâle, et contemplait son épouse de ses yeux tristes. Mais qu'il soit ou non sincère, jamais elle ne pourrait oublier un autre regard, un regard de fou furieux qui s'était posé sur elle tandis qu'autosatisfait il faisait le récit de sa cruauté.
- Que voulez-vous, monsieur ? Vous devriez vous douter que je ne souhaite pas revenir auprès de vous comme si rien ne s'était passé.
L'idée que Girodelle puisse la toucher la révulsait, et plus encore l'idée qu'il se fasse passer pour le père de l'enfant de Fersen.
- Vous avez fait verser le sang de la plus odieuse façon, ajouta-t-elle.
Girodelle se jeta alors à ses pieds. Il implorait son pardon. Pour la première fois de sa vie, il était prêt à être humilié.
- Voyez dans cette folie toute la mesure, ou plutôt la démesure de mon amour pour vous. Vous aviez auprès de vous un homme prêt à mourir par amour, prêt à tuer, prêt à se damner pour vous. Le comte de Fersen en ferait-il autant ? Croyez-moi, s'il met un jour sa vie aux pieds d'une femme, cette femme sera notre reine. Il vous a promis monts et merveilles ? Posez-vous toujours cette question, madame : vous aurez-t-il promis le mariage si son honneur ne l'exigeait pas ?
Oscar ne répondit pas. C'était elle à présent qui gardait la tête baissée. Girodelle avait su tourner la situation à son avantage. Pourtant, il renonça à ses prérogatives d'époux.
- Allez, madame, allez rejoindre votre soupirant. Je vous délivre de vos serments envers moi. Partez avec le comte de Fersen. Faites-vous passer pour sa femme si vous voulez, ce que vous ferez en Suède ne me regarde plus. Me priver de vous jusqu'à ma mort sera mon supplice. Puissiez-vous être heureuse. J'inventerai quelque conte qui expliquera votre départ.
Victor-Clément se releva.
- Je vous dis donc adieu, monsieur, murmura Oscar avec beaucoup de douceur.
- Serait-ce vous offenser de vous demander un dernier baiser ?
Girodelle s'empara de ses lèvres et ils échangèrent un baiser au goût amer.
- Adieu, madame. Songez parfois à celui qui fut votre époux mais ne sut vous rendre heureuse, à celui qui demeurera inconsolable et repentant.

Plusieurs domestiques accompagnèrent Oscar jusqu'à son carosse, portant les affaires qu'elle avait souhaité emporter. Oscar quitta la demeure de Girodelle sans un regard en arrière mais l'esprit fourmillant de questions. Qu'elle le veuille ou non, les paroles de Girodelle l'avait troublée...

Les préparatifs allaient bon train. Oscar voulait quitter le pays avant le retour de ses parents. Le général n'aurait pas compris. Elle lui laissa néanmoins une lettre, et pour le reste il devrait s'expliquer avec Girodelle. Bien sûr, le général ne devait pas savoir qu'André était revenu car il ne manquerait pas de lui reprocher l'attitude de sa fille. Non, voyons : André avait quitté le château Jarjayes au moment du mariage d'Oscar et il n'était jamais revenu. A son tour, Rosalie était partie, avait quitté le service de Girodelle, avait rejoint André et ils s'étaient mariés. Ceci n'était d'ailleurs que la stricte vérité : André et Rosalie se marièrent rapidement, et Oscar en était ravie. Quant à Fersen, il pensait qu'André avait enfin comrpis quelle était sa place. Comme ils se trompaient, tous les deux !
Hans-Axel alla faire ses adieux à la reine. Il rentrait en Suède, disait-il, pour se marier comme son père le lui avait demandé plusieurs années auparavent. Il ne parla pas d'Oscar. Pour Marie-Antoinette, la séparation fut déchirante.
- Nous reverrons-nous jamais, monsieur ? dit-elle en pleurant.
Hans-Axel sentit son coeur se serrer.
- Nous nous reverrons, votre majesté, j'en fais le serment.
Mais Oscar ? Quelles nouvelles épreuves l'attendaient en Suède ?
Review Trame i intégrale


Disclaimer .:: géré par Storyline v1.8.0 © IO Designs 2002 ::. Design adapté par korr